Le cordon sanitaire entre le camp du président de la République, Emmanuel Macron, et l’extrême droite n’a jamais semblé si friable. Près d’un sympathisant sur deux (47 %) de la coalition présidentielle adhère aux constats faits par Marine Le Pen, sans forcément adhérer aux solutions. Ce chiffre était seulement de 29 % chez les sympathisants de Renaissance, le parti présidentiel, en 2023.
Ah, là voila d’où vient l’augmentation. +18% des electeurs macronistent tolèrent le RN.
Ce n'est pas tout à fait vrai, le périmètre des sympathisants retenus n'est pas le même entre la question de 2023, où ils ne prenaient en compte que RE, et celle 2024 où en plus de RE sont regroupés le Modem, Horizon, l'UDI et quelques autres. Renaissance ne représente qu'environ la moitié de la coalition dite présidentielle, cette dernière englobant des partis plus à droite que RE. Malheureusement ces droites n'étaient pas testées pour cette question en 2023, donc on ne peut pas confirmer.
Pour résumer, c'est assez simple : les Français (et notamment les forumeurs de Lemmy et de Reddit) trouvent que les salaires français sont systématiquement trop bas (et réclament des augmentations de salaires pour tout le monde), mais refusent en pratique d'acheter ce qui est produit par des salariés français (pourtant déjà pour la plupart payés dans la fourchette basse des salaires français) parce qu'ils trouvent ça outrageusement cher...
Pour ce qui est de l'habillement comme des chaussures, c'est effectivement la dèche en France... tout comme ça l'est dans les autres pays dits similaires, ce ne sont effectivement pas du tout eux qui nous concurrencent. Le "made in France/Allemagne/Royaume-Uni" est soit cher par rapport au tout-venant, c'est 2 fois, 3 fois, 4 fois le prix ; soit du domaine du luxe (donc dans les eaux de 10-40 fois le prix). Ou alors c'est du vrai-faux made in France : typiquement pour les chaussures, tu vas importer la semelle d'un côté (pays de l'Est, Asie ?), la partie supérieure d'un autre côté (Turquie ?) et coller/coudre les deux ensemble en France, hop, made in France. Mais même ça, il en reste peu. Pour les chaussures, il reste des trucs qui sont faits au Portugal, mais c'est seulement parce que, bien que dans l'U.E. (C.E.E.) depuis bientôt 40 ans, les salaires portugais sont encore 2 ou 3 faibles que les français ; l'Espagne à côté s'est faite pas mal déglinguer aussi avec les salaires espagnols qui ont monté.
Et l'effondrement est assez récent. Contrairement à ce que l'on peut penser, on produisait encore pas mal en France dans les années 90, malgré les fermetures d'usines textile des années 70 et 80 et des vagues de délocalisation dans des pays européens à bas coût et surtout au Maghreb. C'est entre 2005 et 2010 que tout s'est définitivement cassé la gueule, avec l'ouverture toute fesses ouvertes à la Chine et aux autres pays asiatiques. Le tissu industriel est détruit, il ne reste que quelques petits ateliers isolés, où la notion de productivité a l'air d'être complètement ignorée (à chaque fois que j'en vois un, j'hallucine : des postes de travail éparpillés et inoccupés pour la plupart, quelques employées qui se battent en duel, des grandes machines (à l'allure assez récente) probablement bien coûteuses inutilisées 90% du temps : rien n'est optimisé).
Au Royaume-Uni, il reste une poignée de trucs qui produisent dans des domaines typiques pas encore trop copiés (comme le tweed), mais sinon c'est le même désert et les mêmes quelques faux made in UK/Britain qu'ici, les mêmes quelques productions confidentielles à prix de hipster, et les mêmes quelques productions de luxe.
Tant que les frontières sont ouvertes avec des taxes douanières inexistantes ou ridiculement basses, rien ne repartira, les différences de coût de travail sont trop énormes ; seules peuvent vivoter entre deux faillites des boîtes visant des niches qui comptent sur le bon cœur de rares clients qui achètent une idée qu'on leur vend, plus qu'un produit.