Certes, le timing est louche, mais il faut se rendre compte de ce qu'on défend en creux lorsque l'on critique ce changement. Aujourd'hui, Facebook emploie des fact-checkers qui sont des employés de méta et qui se font arbitre de ce qui est vrai, de ce qui est polémique et de ce qui est débattable sur la plateforme.
Alors on doit leur reconnaître de ne pas être des défenseurs de la réalité alternative de l'extrême droite américaine, c'est vrai. Mais tentez d'avoir un débat sur Gaza ou Israël, sur les crimes de guerre en Ukraine, sur la religion ou l'apostasie dans plein de pays, et vous verrez qu'en fait Facebook essaye de se préserver une image lisse et family-friendly. Ah, et ne vous avisez pas de parler de sexe, surtout pas.
En fait, je ne sais pas quelle position avoir sur cette histoire. Qu'est-ce que, personnellement, je préférais voir sur un réseau social ? Il y a tellement de design toxique sur Facebook que déjà je voudrais qu'il meure et que ça ne m'intéresse pas tellement que ça devienne une plateforme pour discuter de politique. Mais si on devait discuter de politique, qu'est-ce que je voudrais ? Est-ce que je veux des modérateurs issus des différentes communautés ? Est-ce que je veux des modérateurs issus de Facebook et qui appliquent les règles du débat acceptables telles qu'édictées par Zuckerberg ? aucune règle ou le genre de committee notes qu'il propose ?
J'ai un peu l'impression que, en fait, ce changement est pour le mieux, mais reste une cerise sur un shitcake. Le problème de Facebook c'est pas tant la politique de modération qui peut être de l'auto-modération ou une modération payée. Le problème c'est que derrière on contrôle extrêmement mal qui voit quoi, comment les contenus sont choisis, comment les contenus sont poussés. C'est là qu'il y a un débat. Mais sur le fact-checking lui-même, bof.