Genre tranquillement, en commençant sur la politique, puis en proposant des scénarios comme « et si Le Pen était élue et qu'on te demande de participer à la délation des immigrés dans ton travail, tu en dirais quoi ? »
Tant qu'il n'y a pas de menace directe, je suspecte que les gens seraient plus à même de dire « oui j'essaierais de pas suivre les ordres ». Ça pose déjà un certain engagement psychologique de le dire à un·e proche, et augmente la probabilité d'agir.
Ensuite il y a les développements de l'idée. Selon le profil de la personne, on peut proposer plusieurs choses. Pour un profil qui aime la culture légitime et est peu porté sur la contestation normalement, ça pourrait passer assez facilement de recommender Le discours sur la servitude volontaire (il y a plein de lectures à voix haute, j'en ai aucune en particulier à recommander).
Un site que j'aime bien c'est https://beautifultrouble.org/toolbox/fr Utilisez les catégories pour filtrer par type de fiche : tactiques, théories…
Diffuser des idées, mêmes basiques, est très important. Comme ça on a une réponse face à des choses qui seraient autrement sidérantes, comme ce que font Musk et Trump aux US.
C'est une bonne chose, mais un des problèmes avec cette façon de faire c'est qu'on attend que le fascisme arrive à nous. A ce moment-là, on verra bien... Sauf que ce sera trop tard et par bien des aspects, c'est déjà trop tard : le traitement des migrants, la militarisation de la police, la défense des intérêts des classes supérieures à tout prix, certains discours politiques niant factualité et rationalité, la nazification rampante et documentée de l'appareil sécuritaire ont tous montré que notre société a déjà un pied dans le brun et que dans l'ensemble elle s'en accommode très bien.
La réponse, je crois, doit être un cran au-dessus. D'abord dans l'observation réelle de ce qu'est la dérive fasciste (et j'emploie ce mot en le pesant). Allez voir un CRA. Allez voir, de loin, une fin de manifestation sous les LBDs. Discutez avec des associations d'aide aux migrants. Allez discuter sur une ZAD. Faites-le avec des proches. C'est l'occasion de tester certaines amitiés...
Il s'agit pas de donner mauvaise conscience mais de réaliser que la lutte a été bien entamée et que peut-être, même avec de petits moyens, on peut déjà y participer. Et ça me semble important d'être dans l'action.
Je crois que sur ce genre de sujets, il faut devancer l'appel. Et le faire c'est déjà bien, mais il faut essayer d'en entraîner d'autres avec nous parce que la léthargie est une excellente alliée du fascisme.
Je parle de préparation plutôt que d'attentisme. À aucun moment je n'ai mentionné qu'il ne faudrait faire que ça. C'est de la défense en profondeur qui se dit : et si malgré tout, Le Pen était au pouvoir ? Il faut se poser ce genre de question et y répondre. En face ils savent avoir des plans en onion comme ça.
Si on peut en plus faire ce dont tu parles, c'est très bien. Mais tout le monde ne le peut pas (horaires de travail, santé, distance, etc.). Il faut aussi voir à quel point les milieux militants peuvent être dysfonctionnels : horaires inadaptés pour les réunions et permanences, -ismes et -phobies, nécessité d'être tout le temps là pendant des mois pour qu'on arrête de te traiter comme un fantôme, rigidité de la hiérarchie implicite du groupe...