this post was submitted on 08 Jul 2023
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France
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Hop, [email protected] c'est finit, merci de migrer sur [email protected]
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Zéro oeuvres ont été volée. Les informaticiens disent depuis 30 ans que le copyright a besoin d'être sérieusement revu en profondeur, venez pas pleurer que des choses qui ne vous plaisent pas y soient légales alors que le raisonnement légal se base sur le monde des éditeurs du 19e siècle.
Tout doux ! Je suis bien d'accord que le droit d'auteur c'est complètement con, cependant le système est actuellement comme ça, et y'a des gens qui ont besoin de bouffer.
Deuxièmement, la majeure partie pour laquelle les artistes visuels postent sur les réseaux c'est pour la visibilité, et en fait, sans ça, ça peut être tendu du slip pour trouver du taf, donc t'es un peu coincé.
Pas de problème pour les débats de gauches, moi je suis très chaud pour une mutualisation des droits d'auteurs et un salaire à vie pour tout le monde. On attendant on est pas là.
Après on peut nuancer que les IAs ne sont pas encore au point pour vraiment remplacer des travailleurs à ce stade.
Édit : oui en plus c'est bien toi qui nous a fait un post pour dire que tu comptais essayer d'être un utilisateur calme et heureux, ahah. Ça va ? T'as besoin de parler ?
J'ai failli faire un post qui dit "ça y est j'ai craqué" >_<
Bah je trouve qu'au lieu de se tirer dans les pattes c'est de ça dont on devrait parler. Le remplacement des artistes c'est une surprise, mais plein d'autres métiers sont sur la liste, des juristes aux codeurs, en passant par les médecins. C'est dommage de chaque fois jouer "ma corpo contre les autres" au lieu de voir que ça va être tous les travailleurs qui sont concernés.
Et cette mentalité ne marche pas. "Le système est comme ça" il va falloir aller plus loin, parce que pour le coup, là, les entraineurs de modèles peuvent dire "le système est comme ça, ce qu'on fait est légal"
Sans compter que c'est un combat perdu d'avances de plusieurs façons: les technos derrière les modèles évoluent de plus en plus vite et nécessitent de moins en moins d’entraînement. On peut imaginer un modèle qui ait juste appris à générer des photos (sur des photos libres de droits) et à qui on donne, au run time, 3 images dans un style graphique donné et qui se mette à sortir tout ce que vous voulez dans ce style.
Très bons points sur l'automatisation. Personne n'a l'air de vraiment s'en inquiéter, en attendant on voit les premières grosses vagues de licenciement dûes à ça : https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/05/18/telecoms-vague-de-licenciements-massifs-chez-les-operateurs-britanniques_6173868_3234.html
Ça fait plus de 40 ans que la SF crie que ça vient. Au point que même les turbo-capitalistes comme Musk qui baignent dans le milieu disent que le revenu universel va devenir une évidence.
> Bah je trouve qu’au lieu de se tirer dans les pattes c’est de ça dont on devrait parler. Le remplacement des artistes c’est une surprise, mais plein d’autres métiers sont sur la liste, des juristes aux codeurs, en passant par les médecins. C’est dommage de chaque fois jouer “ma corpo contre les autres” au lieu de voir que ça va être tous les travailleurs qui sont concernés.
Lis la charte d'Amiens. Je prétends pas qu'elle (ou le syndicalisme) serait la seule manière de mener une lutte, il y a même des risques de corruption/défection des délégué·es syndicaux·ales et des directions syndicales, c'est-à-dire, bêtement, de concentration du pouvoir. Mais elle est assez claire quant au fait que les luttes doivent être menées pour améliorer la qualité de vie des travailleur·euses conjointement aux luttes pour mettre fin au salariat.
Par exemple, mon syndicat, Solidaires Étudiant·es, est engagé en faveur de la justice pour Nahel et sa famille. Je pense que c'est très important, mais aussi que mon syndicat ne mène quasiment pas de campagnes contre le racisme au niveau de l'université, ce qui fait que quand moi j'ai proposé de lancer une campagne pour dégager une prof raciste il y avait trois personnes concernées autour de la table (pour une douzaine/quinzaine de blanc·hes). D'un point de vue syndical, c'est avant tout en défendant et en améliorant la qualité de vie des travailleur·euses (je parle notamment de profs qui ne veulent pas voir de chercheur·euses “woke” ou racisé·es, de facteurs de risques de santé, de travail contraint, etc.) que l'on construit un syndicat de masse et donc que l'on peut mener des luttes plus ambitieuses et révolutionnaires, et évidemment faire convergence avec d'autres secteurs et d'autres oppressions contre la même ultra-minorité bourgeoise, sexiste, agiste, raciste, validiste, et plus généralement génocidaire et réactionnaire (queerphobe, etc.).
Je suis tout à fait aligné avec la charte d'Amiens, et en théorie je devrais être syndicaliste, mais je n'ai jamais vu les "gros" syndicats français défendre la vision de la fin du salariat. Je trouve même qu'ils ont développé une espèce de mystique du travailleur qui gagne sa dignité via l'exploitation dont il est victime. En manif, chacun défend sa corpo, l'unité est absente. Alors peut être que je suis piégé par une vision biaisée des choses et je veux bien des liens, des lectures et des orgas qui me montreraient un autre visage du syndicalisme.
Je trouve que ce passage de la charte:
On ne le retrouve pas en pratique. À moins que j'aie loupé quelque chose, je ne vois pas d'effort syndical à tracer ne serait-ce que les contour de ce futur "groupement de production et de répartition" ni de discussions autour de cette réorganisation sociale.
Que pense la CGT des SCIC et SCOP? Des coopératives? Du travail associatif et de sa reconnaissance? Je serais heureux de découvrir que j'ai loupé un pan entier du syndicalisme, hésite pas à m'envoyer des liens! Pour moi la réorganisation sociale a commencé dans ce qu'on nomme aujourd'hui "économie sociale et solidaire". C'est considéré comme marginal aujourd'hui, ça pourrait bien devenir le mode dominant demain, et c'est pas vraiment sous l'impulsion d'organisations politiques et syndicales que ça se passe.
Récemment je lisais un résumé de l'histoire de la résistance des employés LIP à leurs actionnaires. Et on y voit la CGT favoriser une reprise par un patron "sympa" qui garantissait des conditions de travail dans la continuité du passé plutôt que la part des employés qui voulaient continuer en autogestion totale. J'ai l'impression que la CGT est toujours dans ce mode "moins fouet, plus de paille" plutôt que dans une logique de libération profonde.
Il a dit qu'il essayerait, pas qu'il y arriverait 100% du temps 😄
Ok, reformulons alors: les IA se basent sur le travail d'artistes sans leur consentement (ou alors malgré leur refus explicite), et génèrent du profit sans aucun scrupule et en ignorant complètement les auteurs.
Et les devs sont les premiers à mettre des licences restrictives y compris dans l'open source. Les licences auto-repliquées ça les gêne pas, et je pense pas qu'ils tolèreraient qu'une entreprise décide de s'approprier leur code à des fins commerciales. Qui plus est, l'informatique est un domaine très différent, donc je comprends pas trop le lien.
Si le copyright a besoin d'être changé, c'est en opposition aux entreprises prédatrices, pas aux créateurs.
Absolument, ça fait un moment qu'on attend que s'ouvre cette discussion. Depuis qu'il est devenu gratuit de dupliquer des oeuvres et des les échanger par internet en fait. Il aurait du être clair depuis ce moment là qu'un système qui se base sur la rétribution à la copie produite ne pouvait plus tenir longtemps. Le partage non commercial d'oeuvre aurait du logiquement être légal et la production financée par d'autres moyens comme le crowdfunding (qui ont fini par émerger du monde de l'informatique, pas de celui des syndicats de copyright, prétendument intéressés à la viabilité des artistes mais incapables de repenser leur modèle). Elle va enfin arriver, mais partir sur la confrontation pure risque de ne pas être productif. Vous pouvez pas nous servir du "ok partager les oeuvres que vous aimez avec des amis c'est moral mais illégal" et ensuite dire "bon ok, utiliser des datasets publiés c'est légal mais c'est pas moral". On remet le deal à plat ou pas.
"restrictives" dans le sens qu'il est interdit de leur ajouter certaines restrictions. Les licences virales comme la GPL sont un hack du copyright. La plupart des libristes seraient ok si on faisait sauter toutes ces licences en disant "à partir de maintenant le copyright ne s'applique plus au code ni aux binaires". C'est des restrictions anti-restrictions.
La plupart des licences virales l'autorisent, mais imposent que le code reste libre. Des boites comme Canonical gagnent de l'argent avec du code libre et avec la bénédiction de la communauté.
Ce qui perturbe les gens comme moi qui sont enthousiastes des progrès de ces modèles, c'est qu'on n'a pas l'impression de faire quelque chose de différent d'un auteur humain: un humain voit des contenus d'autres artistes, s'en inspire, apprend comment on fait, comment la syntaxe d'une image fonctionne, les couleurs et les styles, les compositions et la grammaire de l'image. Pourquoi une IA n'aurait pas le droit d'apprendre également, comme un humain, en regardant des images, en mixant des styles et en produisant des oeuvres originales mais forcément influencées par ce qu'elle a vu dans le passé?
D'autant plus que dés le début de cette polémique, les propositions ont abondé pour se mettre d'accord sur un tag qui indique que l'image ne doit pas être utilisée dans de l’entraînement de modèle (note qu'en théorie le protocole robots.txt devrait pouvoir suffire). Ça a été rejeté en bloc, les ayants-droits ayant décidé qu'ils préféraient créer artificiellement un nouveau type de restrictions et en négocier l'accès. Ça me semble pas basé sur une position de bonne foi.
Après, l'angoisse de voir ses compétences perdre rapidement de la valeur, je la comprends, et je la partage chaque fois que je vois la qualité du code produite par GPT-4 faire un bond, mais s'accrocher à des choses qui deviennent de toutes façon obsolètes ne me semble pas la solution. Il faut qu'on construise ensemble la société post-travail, et qu'on le fasse ensemble, au lieu de défendre bec et ongle le droit à une chasse gardée dans la niche des bullshit jobs.
Retour intéressant et bien argumenté